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8 Avril à ST ETIENNE ET A ROANNE "La solidarité n’est pas un délit"
 
Trois cents manifestants au nom du devoir de solidarité

Hier à Saint-Etienne les « délinquants solidaires » ont manifesté leur soutien aux sans-papiers au nom des principes de fraternité et de solidarité


Trois cents personnes (chiffre avancé par les organisateurs et les services de police) manifestaient hier à Saint-Etienne / Charly Jurine

Hier à Saint-Etienne les « délinquants solidaires » ont manifesté leur soutien aux sans-papiers au nom des principes de fraternité et de solidarité

À Saint-Etienne, hier, on manifestait, comme dans une soixantaine de villes en France, à l'appel de nombreuses associations pour défendre le devoir de solidarité. Les participants au rassemblement, qui s'est tenu devant le palais de justice de Saint-Étienne, s'intitulent eux-mêmes des « aidants ». Dans leur vie quotidienne, ils ont soutenu, soutiennent ou soutiendront des personnes en situation irrégulière sur le sol français. « Tous ne sont pas des passeurs ou des maffieux » disent les délinquants solidaires et la solidarité est un devoir. Si elle devient un délit, nous demandons à être poursuivis pour ce délit ! ».

Et chaque manifestant arborait sur lui, hier matin, le message suivant : « Je suis aidant, je suis prêt à être poursuivi ».

Rappelons que la loi, avec l'article L 622-1, stipule : « Toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l'entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d'un étranger en France, sera punie d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 30 000 euros ».

Sur les marches du palais, une table a été installée où l'on recueille les signatures pour la pétition.

Nous croisons Alain Gomez, responsable de la communauté d'Emmaus à Firminy. « A Marseille, il y a deux mois environ, un responsable de notre communauté a été arrêté et placé en garde à vue pour avoir aidé des sans-papiers. Mais c'est le principe même d'Emmaus de venir en aide aux plus précaires. C'est la base de la charte édictée par l'abbé Pierre. Toute personne a droit à la dignité et au respect ».

Les militants d'associations humanitaires rappellent que les pouvoirs publics ont chiffré à 28 000 le nombre de reconduites à la frontière d'ici 2010 et à 5 500 le nombre d'interpellations d'aidants.

« On est toujours dans la logique de faire du chiffre » nous dit cet autre responsable d'association.

Le rassemblement se déroule dans le calme, aux marches du palais de justice. Le Reseau Education sans frontières, très en pointe dans le soutien aux sans-papiers, a déployé une banderole tandis que des appels se font entendre régulièrement pour venir rejoindre la petite table des signatures de pétitions.

Des passants s'arrêtent devant l'attroupement. On leur explique les raisons du mouvement. Le dialogue s'installe. Une représentante d'Emmaus prend la parole pour un petit discours sur les marches : « La fraternité qu'on peut lire sur les frontons de toutes les mairies en France ne doit pas être réprimée. Nous demandons solennellement à ce que le délit de solidarité soit définitivement retiré de notre législation».

En fin de matinée hier, on approchait les trois cents signatures qui devaient être officiellement remises au procureur de la République.

André Gavidia

agavidia@leprogres.fr

Qui appelait à manifester ?

Le collectif d'associations qui appelait à manifester hier est composé de : ATD Quart-monde, Action Catholique Ouvrière, la Ligue des Droits de l'Homme, Sud Loire, « Un toit un travail un droit pour tous », le Secours Catholique, ACAT, Emmaus, le CCFD Terre solidaire, « Touche pas à mon pote », l' ACSE, Reseau Educations sans Frontières, le CDAFAL Loire (associations familiales laiques), Pax Christi, les Réseaux Citoyens, la Cimade 42, le Reseau Solidarité Roms, le comité de vigilance pour le respect des Droits de l'homme, la FCPE, SOS Racisme.

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